jeudi 4 septembre 2025

Traverser la tempête avec un sombrero - Geneviève Brouillette

 



    
    J'ai attendu longtemps avant de pouvoir lire ce roman. Alors que je cherchais à le réserver sur le site de ma bibliothèque favorite, je me suis aperçue que Traverser la tempête avec un sombrero bénéficiait déjà d'un petit succès : j'étais cinquième sur la liste d'attente. Il ne m'en a pas fallu davantage pour me convaincre qu'il y avait là quelque chose qui plaisait, du moins qui attirait le public, sans savoir si cette chose reposait sur la notoriété de Geneviève Brouillette (actrice québécoise) ou sur la qualité de son oeuvre. Néanmoins, j'étais curieuse, et lorsque qu'il fut enfin à ma disposition - même si cinq livres attendaient d'être lus - je n'ai pas hésité à lui donner l'exclusivité. 

    Dès l'incipit, j'ai su que, même si le livre ne se révélait pas bon, j'aimerais la sensibilité de l'autrice; en trois phrases, elle parvenait à figer l'expression de mes propres hésitations : " Ceux dont la boussole intérieure indique toujours la bonne direction à suivre m'impressionnent. Ancrés dans leurs certitudes, ils avancent sans hésiter, atteignent leurs objectifs dans des délais convenables et ne se laissent pas détourner de leurs valeurs profondes. Ma boussole pointe dans tous les sens, comme une girouette affolée ". Il y avait là une saveur qui caresse l'âme et touche le coeur, j'aime les incertitudes, les errances et les chemins embrouillés, car ils parlent des fragilités des hommes, mais en réalité, surtout des miennes. 

    Traverser la tempête avec un sombrero a cependant quelque chose de léger, qui flirte un peu avec le genre de la chick lit, la rhétorique gnangnan en moins. C'est là, je crois, ce qui m'a fait apprécier cette lecture : la maturité de l'écriture sur un récit conventionnel. Geneviève Brouillette, malgré le ton léger et humoristique et l'utilisation d'éléments clichés propre au genre chick lit, reste authentique et ne prend pas ses lecteurs pour des décérébrés. Sous sa forme aérée, le roman pose de vraies questions sociales, en particulier celles du sort des migrants au Mexique. 

    Traverser la tempête avec un sombrero est l'histoire de Julie, une ex-productrice d'un jeu-questionnaire télévisé à succès, qui, après avoir posé un geste répréhensible, n'a d'autre choix que de se faire oublier. Elle se réfugie au Mexique, elle accepte d'aider sa voisine, propriétaire d'un refuge animalier.

    Alors oui, c'est léger, parfois même, un peu long. On y retrouve les codes et les clichés de la chick lit : une héroïne à la vie bouleversée qui " se retrouve" au soleil, une petite romance qui n'est pas l'essentiel, la proximité du monde dans lequel nous vivons avec ses travers ( le stress, la performance, la pression sociale ) et bien entendu, l'image de la femme forte et indépendante. Mais, le roman se laisse lire avec cette facilité qui nous empoigne : on s'entiche de Julie, on veut suivre ses pas et connaître son histoire. 
    Alors oui, c'est lèger, mais c'est sympa. 

  
 
    

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